mardi 23 octobre 2012

Pas Bon, pas pantoute

François BON, Autobiographie des objets, Seuil, Paris, août 2012 (244 pages); Après le livre, Seuil, Paris, septembre 2011 (version électronique).


Je vous la donne en mille -- mais comme je m'arrête à la page 23 de l'Autobiographie des objets, je doute d'en être arrivé à ce compte :
« J'ai rarement à téléphoner, et très peu d'interlocuteurs -- une de mes défenses est d'ailleurs d'oublier très vite ce que dit au téléphone pour leur apprendre à expédier plutôt des e-mails. »
Certes, l'on comprend, ou plutôt écrirait l'auteur : faire du sens on peut. Mais moi, y en marre de cette prose tarabiscotée, pas Flaubert, pas Stendhal, pas rien, bref, nulle, qui veut faire neuve et selon une grammaire qui est ce que la version à gogo d'icelle est à la messe : du toc.

Même chose pour l'essai a priori intéressant Après le livre, que je traîne toujours et encore sur ma liseuse (laquelle m'indique que j'en suis à 63%) et ma tablette et auquel, par temps de très grand désœuvrement, et absolument rien d'autre à me mettre sous les yeux, même sur Internet, je reviens parfois. Au vrai, ce serait plutôt Après le français qu'il faudrait l'intituler. Et la preuve, par l'absurde, que, hélas, en France aussi, il n'y a plus d'éditeurs.

Ma théorie est que François Bon est le nom de clavier d'un ordinateur qui, programmé par quelque Frankenstein informaticien, se serait émancipé, de son créateur et, sans doute après avoir lu quelque ouvrage de notre Mlle B*** ou de la M. D. dernière époque et tout bit bu, voudrait s'adonner comme tout un chacun à l'écriture (de littérature, pas question).

Pourtant, dans l'un et l'autre cas, l'idée est bonne. Reste à trouver l'écrivain.

Cela dit, pour qui s'intéresse à l'émergence du livre électronique, ainsi qu'à l'histoire de l'objet auquel beaucoup sont toujours attachés (mais les lisent-ils encore ?), et ne répugne pas à un effort de lecture semblable, pour le promeneur, à l'ascension de l'Annapurna, bon courage.

Présentation d'Autobiographie des objets :
« Aux deux extrémités du marais poitevin, deux mondes: l'un qui serait celui de la terre et des livres, l'autre celui de la mer et de la mécanique. Ma vie s'est construite autour des objets qui peuplaient ces mondes. »
Présentation d'Après le livre :
« Les mutations de l’écrit ont une portée considérable puisqu’elles affectent la façon même dont une société se régit. C’est ainsi que le passage de l’ « imprimé » au « dématérialisé » induit, sous nos yeux, de nouveaux rapports à l’espace, de nouvelles segmentations du temps. Tout annonce que le web sera demain notre livre (qu’il soit imprimé ou électronique), cette mutation en engageant d’autres, dont François Bon se fait ici l’analyste selon trois axes d’exploration : l’axe autobiographique (ou Comment F. B. s’est approprié cette technologie et comment elle a bouleversé son travail), l’axe technique (ou Quelles sont les virtualités de ces technologies), l’axe anthropologique (ou Qu’est-ce que ces nouvelles pratiques induisent dans la culture). Passionnant et neuf. »
 Apostille

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