dimanche 21 mars 2010

Histoire de chambres

Michelle PERROT, Histoire de chambres, Éditions du Seuil : La librairie du XXIe siècle, Paris, 2009 (444 pages).

Je n'aurai pas eu le temps de la finir cette histoire, seulement l'introduction et celui sur la chambre du roi (Louis XIV of course), et je me promets de le reprendre à mon retour de vacances dès qu'il sera, le livre, de retour à la bibliothèque.  Outre une très intéressante analyse étymologique, j'ai beaucoup appris de l'évolution de la chambre à coucher -- laquelle n'est pas, d'ailleurs, toujours « à coucher » -- depuis sa naissance quand elle s'est séparée de la « salle » jusqu'à notre époque : en bref, un passage du commun au particulier.
Présentation de l'éditeur

« Bien des chemins mènent à la chambre, le sommeil, l'amour, la méditation, Dieu, le sexe, la lecture, la réclusion, voulue ou subie. De l'accouchement à l'agonie, elle est le théâtre de l'existence, là où le corps dévêtu, nu, las, désirant, s'abandonne. On y passe près de la moitié de sa vie, la plus charnelle, celle de l'insomnie, des pensées vagabondes, du rêve, fenêtre sur l'inconscient, sinon sur l'au-delà. La chambre est une boîte, réelle et imaginaire. Quatre murs, plafond, plancher, porte, fenêtre structurent sa matérialité. Ses dimensions, son décor varient selon les époques et les milieux sociaux. De l'Antiquité à nos jours, Michelle Perrot esquisse une généalogie de la chambre, creuset de la culture occidentale, et explore quelques-unes de ses formes, traversées par le temps: la chambre du roi (Louis XIV à Versailles), la chambre d'hôtel, du garni au palace. la chambre conjugale, la chambre d'enfant, celle de la jeune fille, des domestiques, ou encore du malade et du mourant. Puis les diverses chambres solitaires: la cellule du religieux, celle de la prison : la chambre de l'étudiant, de l'écrivain. Nid et noeud, la chambre est un tissu de secrets. Dans ce livre, Michclle Perrot contribue à l'histoire des chambres. Nuit et jour. »

dimanche 14 mars 2010

Retour à Reims

Didier ÉRIBON, Retour à Reims, À venir - Fayard, Paris 2009 (252 pages).

Un de terminé de tous les volumes arrivés en même temps, et dont je ne pouvais proroger la date de retour. J'ai profité d'une bref voyage en train à Toronto, suffisamment long, pour le terminer. Les travaux qui se prolongent chez moi, s'éternisent ai-je failli écrire, et qui dureront encore trois bonnes semaines alors qu'ils devaient se terminer vendredi prochain. Temps fort peu propice au recueillement nécessaire à la lecture, encore  moins à la tenue de ces carnets. Bref...

ÉRIBON, biographe de FOUCAULT et auteur de nombreux ouvrages dont Réflexions sur la question gay (Fayard, 1999), Une morale du minoritaire (Fayard, 2001), revient, à l'occasion de la mort de son père, sur le monde où il a grandi et qu'il n'a eu de cesse de fuir : une famille ouvrière modeste. Histoire d'une honte double : homosexualité et prolétariat. Je fais court, le temps me manque, mais il ne s'agit pas d'un retour narcissique sur soi mais bien une profonde réflexion sur une société de classe qui, quoi qu'on en dise, perdure, et de formes d'exclusions des classes laborieuses. En résumé, le récit d'un coming out social. À ne pas manquer, pour qui s'intéresse à notre société (et nourrit encore quelques illusions sur celle-ci).

Présentation : 


« A la mort de son père, Didier Eribon retrouve sa famille avec laquelle il avait plus ou moins rompu trente ans auparavant. Regardant avec sa mère des photos du passé, il revoit le monde ouvrier dans lequel il est né et la misère du milieu dans lequel il a grandi. Le choc produit par ce retour à Reims est immense. Mais plutôt que de fuir à nouveau son milieu d’origine, Didier Eribon décide de se plonger dans son passé pour tenter de se le réapproprier. Il retrace ainsi, dans cet ouvrage, l’histoire de sa famille. Il parle longuement de sa mère et de la situation des femmes dans les années 1950 et 1960. Il réfléchit également, plus largement, sur la condition ouvrière et les expériences qui sont constitutives de cette appartenance de classe. Il dépeint le rapport des classes populaires à la politique (comment le vote communiste se transforme en vote pour Le Pen), à la culture, à la sexualité, au système scolaire, etc. Evoquant son enfance et son adolescence, il analyse son éloignement progressif d’avec sa famille, ses années de collège et de lycée et son parcours scolaire, son adhésion à la "culture", le rôle joué par son homosexualité dans sa trajectoire de transfuge de classe, etc.

» Mais cet ouvrage n’est pas seulement une esquisse autobiographique. Didier Eribon mêle en effet à son récit des réflexions sur les grandes questions théoriques actuelles : sur les rapports de classes et le déterminisme social, sur la construction des identités et leur articulation, sur les formes de domination et de résistance, et donc sur la politique, le vote, les partis, les mouvements sociaux.

» Il se demande enfin pour quelles raisons il s’est pensé plus tard comme un enfant gay plutôt que comme un fils d’ouvrier. N’est-ce pas parce que les catégories contemporaines de la politique fabriquent les enfants que nous avons été ? Et que la quasi-disparition du marxisme d’un côté, et la force des mouvements culturels et sexuels de l’autre, prescrivent aujourd’hui ce type de lecture de soi-même ? La politique ne transforme pas seulement le présent et le futur : elle transforme aussi notre passé, notre rapport à nous-mêmes et notre manière de nous définir.

» Si ce que nous sommes est institué par les théories politiques, il convient dès lors de rompre avec les théories qui découpent le monde selon des frontières uniques (de classe, de genre, de race, de sexualité) ou prétendent que certaines identités seraient plus « vraies » et plus importantes que d’autres, pour au contraire essayer d’élaborer des théories qui nous permettent de penser la multiplicité de nos expériences et d’être le sujet simultané de plusieurs politiques. »

jeudi 4 mars 2010

Débordement

Les aléas de la bibliothèque font que d'un seul coup sont arrivés quatre des titres que j'avais réservés depuis l'automne. Il me sera impossible de tous les lire, d'autant plus qu'il s'agit d'ouvrages assez volumineux.

Didier ÉRIBON, Retour à  Reims, Fayard, Paris, 2009 (248 pages).
Michelle PERROT, Histoire de chambres, Seuil, Paris, 2009 (447 pages).
Catherine AUDARD, Qu'est-ce que le libéralisme : Éthique, politique, société, Folio essais (inédit), Paris, 2009 (843 pages)
Sous la direction de Gilles PHILIPPE et Julien PIAT, La langue littéraire : une histoire de la prose en France de Gustave Flaubert à Claude Simon, Fayard, Paris, 2009 (571 pages).

Avec toute la meilleure volonté du monde, je serai incapable d'ingérer quelque deux mille pages en trois semaines, d'autant plus que s'est ouverte, pour trois ou quatre semaine, la campagne de rénovation de mon appartement. Quoiqu'il en soit, je compte bien lire l'essentiel des deux premiers titres et butiner dans les deux derniers.