samedi 13 novembre 2010

Proust à la plage

J'ai passé la dernière semaine d'octobre sur l'île de Cayo Largo avec quelques amis. Plage et mer, une coupure totale du monde, ni journaux, ni télé. J'ai donc beaucoup lu. Mais je n'ai pas fait que lire : sous mon palapa, j'ai fini d'écouter la série de treize podcasts du Collège de France retransmission des cours d'Antoine COMPAGNON intitulés Morales de Proust. Si vous visitez le site, armez vous de patience, il est très français, c'est à dire assez user hostile, car conçu par des gens qui, à l'évidence, ne se servent pas beaucoup d'un ordinateur. Mieux vaut passer par iTunes.

Quoiqu'il en soit, j'ai beaucoup aimé ces conférences qui ont jeté un nouvel éclairage sur certains thèmes de la Recherche du Temps perdu et, bien entendu, m'ont donné le goût de relire certains passages de l'œuvre, dont la très célèbre exécution du baron de CHARLUS chez les VERDURIN dans le roman La prisonnière.

J'ai même appris un nouveau mot lequel, je n'en doute pas, me permettra de briller dans les dîners et les salons : épicaricacie. Nul dictionnaire ne vous en donnera la définition, formé de trois mots grecs (autour+joie+mal) : il s'agit de la « joie mauvaise » que l'on éprouve, par exemple, devant le malheur qui frappe autrui, et qui occasionne un ricanement fort peu charitable. Tel pipole voit quelque contrariété rapportée par les médias et sa gloire écornée et c'est le « il l'a bien mérité » populaire.

Dommage cependant que ce terme soit trop long pour me servir au Scrabble. Vous vous en réjouissez pensant in petto « quel cuistre » : voilà mon second exemple d'épicaricacie.

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