mercredi 30 janvier 2008

Commande


Christian GODIN, Petit lexique de la bêtise actuelle, Éditions du Temps.

Voici le livre que je viens de commander; j'en ai entendu parler dans l'émission de France Culture, Les nouveaux chemins de la connaissance (écoutée en baladodiffusion), consacrée à la bêtise.

Voici la présentation de l'éditeur :

Mot de l'éditeur

Pourquoi n'aurait-on de leçon à recevoir de personne ? Au nom de quoi ne devrait-on pas tirer sur les ambulances ? Par quel mystère une calamité est-elle accueil-lie d'un fatal " c'est le progrès ! " ? Quel sens frelaté l'aventure et le bouddhisme, le désir et le concept, l'identité et l'éthique ont-ils fini par acquérir ? Telles sont les questions posées par les quelque 150 articles, rangés par ordre alphabétique, qui constituent ce Petit lexique de la bêtise actuelle. Contrairement à ce qu'ont proclamé quelques auteurs, l'idéologie est loin d'être morte : comme le diable, elle a tout intérêt à faire croire qu'elle n'existe pas !


J'attends impatiemment....

samedi 26 janvier 2008

Le cas Littell (suite)

Voici un lien qui ouvre l'article consacré au roman de Littell dans Wikipedia.

Les Bienveillantes - Wikipédia

Je conseille aussi au lecteur qui voudra en savoir plus, et réfléchir à la question, l'étude de Paul-Éric Blanrue, Les Malveillantes, enquête sur le cas de Jonathan Littell, parue aux éditions Scali en 2006, dans laquelle l'auteur, historien spécialisé dans les mystifications, analyse le contenu du roman, recense les erreurs et explique les raisons de son succès.

Le cas Littell

Voici un lien qui ouvre l'article consacré au roman de Littell dans Wikipedia.

Les Bienveillantes - Wikipédia

Je conseille aussi au lecteur qui voudra en savoir plus, et réfléchir à la question, l'étude de Paul-Éric Blanrue, Les Malveillantes, enquête sur le cas de Jonathan Littell,
parue aux éditions Scali en 2006, dans laquelle l'auteur, historien
spécialisé dans les mystifications, analyse le contenu du roman,
recense les erreurs et explique les raisons de son succès.


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Les disparus

Daniel MENDELSOHN, Les disparus, traduit de l'anglais par Pierre Guglielmina, Flammarion, Paris, 2007 (650 pages)

Parler d'émotion, pour ce livre, ne suffit pas. En un sens, il est facile de susciter de l'émotion; témoin tout comédien, même médiocre, peut tirer des larmes en gros plan. Il est tout aussi facile d'en ressentir. Et puis après ?

Pour moi, Mendelsohn a su poser, mais le parcours pour arriver à la question est long et tortueux, la question qui se pose à chacun : pourquoi un individu choisira-t-il de faire le bien ou le mal tout en sachant que ce choix peut entraîner de de terribles conséquences.

Telle est la conclusion, si tant est qu'on puisse dire qu'il s'agit d'une conclusion, à laquelle le lecteur ne peut manquer d'arriver. Il est placé face à lui même, seul, devant la question du bien et du mal.

Quelle différence avec Les bienveillantes, de Jonathan Littell, dont le lecteur ne retiendra que l'horreur : il n'y a que le mal.

mardi 22 janvier 2008

Sunt lacrimae rerum...


...et mentem mortalia tangunt.

Daniel MENDELSOHN, Les disparus, traduit de l'anglais par Pierre Guglielmina, Flammarion, Paris, 2007 (650 pages)
Oui, il y a des larmes dans les choses, surtout celles du passé qui se défait, du passé qui est le présent des survivants. Et l'âme en est touchée.

Me voici presqu'arrivé à la conclusion de ce livre, récipiendaire comme roman du prix Médicis alors qu'il s'agit bien d'un récit, et sauf à vous le recommander vivement, il me sera difficile d'en parler. Nous sommes tellement pris, de tous côté, par d'incessantes exhortations à consommer, ces il faut, coups de coeur, incontournables..., que je comprends l'inévitable lassitude ressentie.

Et pourtant...

dimanche 20 janvier 2008

Citation

Sur un mode plus léger, car cela peut être utile lors d'un dîner en ville, un dialogue tiré de la série américaine The West Wing :

President Josiah Bartlet: Good. I like your show. I like how you call homosexuality an abomination.

Dr. Jenna Jacobs: I don't say homosexuality is an abomination, Mr. President. The Bible does.

President Josiah Bartlet: Yes it does. Leviticus.

Dr. Jenna Jacobs: 18:22.

President Josiah Bartlet: Chapter and verse. I wanted to ask you a couple of questions while I have you here. I'm interested in selling my youngest daughter into slavery as sanctioned in Exodus 21:7. She's a Georgetown sophomore, speaks fluent Italian, always cleared the table when it was her turn. What would a good price for her be?

While thinking about that, can I ask another? My Chief of Staff Leo McGarry insists on working on the Sabbath. Exodus 35:2 clearly says he should be put to death. Am I morally obligated to kill him myself or is it okay to call the police?

Here's one that's really important because we've got a lot of sports fans in this town: touching the skin of a dead pig makes one unclean. Leviticus 11:7. If they promise to wear gloves, can the Washington Redskins still play football? Can Notre Dame? Can West Point?

Does the whole town really have to be together to stone my brother John for planting different crops side by side?

Can I burn my mother in a small family gathering for wearing garments made from two different threads?

Think about those questions, would you? One last thing: while you may be mistaking this for your monthly meeting of the Ignorant Tight-Ass Club, in this building, when the President stands, nobody sits.

Reprise

Franz BARTELT, Le bar des habitudes, Gallimard Folio, Paris, 2007.

Je note au passage la reprise dans la collection Folio de l'excellent recueil de nouvelles d'un méconnu au peloton -- soyez sans crainte, vous ne verrez aucune pastille cardiaque sur la couverture --, qui constitue un très bon achat, certes, mais avant tout de très agréables heures de lecture.

Je ne saurais trop vous le recommander en ces jours froids (en Nouvelle-France). Pas banal.

Un extrait :
Guy Vouine était mou de naissance. Il avait coulé de sa mère, comme d'un pot de confiture renversé. L'accouchement n'avait requis aucun effort, aucune poussée. L'enfant faisait un petit tas sur les linges et le cri qu'il exhala pour manifester qu'il était vivant montait de lui avec la légèreté d'une vapeur. La sage-femme, qui en avait vu de toute sorte, se dit seulement qu'elle n'en avait encore jamais vu de si mou. Plus tard, il s'avéra que l'enfant physiquement mou était également mou à l'intérieur...

dimanche 13 janvier 2008

Julien Gracq

Je voulais traiter de Julien GRACQ, décédé en décembre dernier, qui est, pour moi, l'un des auteurs du siècle dernier qui m'ont le plus marqué. Le Nouvel Observateur ayant constitué un dossier sur le sujet, je me permets de vous y renvoyer.

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Mort de Julien Gracq | Bibliobs

jeudi 3 janvier 2008

La traversée du continent

Michel TREMBLAY, La Traversée du continent, Leméac/Actes Sud, Montréal, 2007 (284 pages)

Voici un petit roman qui se laisse lire sans déplaisir; serait-il d'un nouveau venu à l'écriture, on lui promettrait sans doute un certain avenir. D'un auteur parvenu à la maturité, on se dit qu'il a beaucoup de loisirs et que dans son extrémité de la Floride il lui faut bien occuper ses après-midis.

Il succombe aussi à la mode américaine de donner une suite « par le début » à une oeuvre déjà publiée, ce qu'au cinéma on nomme un prequel. Ainsi, les Chroniques du Plateau Mont-Royal se verront précédées par trois nouveaux titres qui en constitueront, en quelque sorte, l'archéologie.

Cette addition nous conte dont la vie de celle qui est « la grosse femme d'à côté », Rhéauna, dite Nana, placée par sa mère chez ses grands-parents dans la lointaine Saskatchewan, puis réclamée par celle-ci, et qui, en 1912, l'année du naufrage du Titanic, traversera le pays par étapes pour rejoindre Montréal -- la grande ville de l'Est.

Récit, donc, d'une sortie de l'enfance jalonnée d'étapes chez différents membres de sa famille, dont on découvrira, avec la jeune et toujours naïve héroïne, la personnalité officielle, mais pour chacun, également, le côté du « placard » dont la porte, parfois, s'entrouvre.

Cela, dis-je se laisse lire sans déplaisir. On imagine sans mal une adaptation au théâtre, et on reconnaît sans difficulté le monde et la griffe de Tremblay, la matante sèche au talent musical secret, la guidoune à l'enfance sacrifée, la môman autoritaire et généreusement égoïste; peu d'hommes, des esquisses, excepté celui qui est plutôt du côté des femmes...

Et il y en aura deux autres.

Un ange passe

Pause dans la lecture de Tremblay hier soir et rencontre agréable. Parler littérature et théâtre, de la fragilité de la langue. Oui, une belle rencontre, comme un soleil nocturne.