samedi 20 octobre 2007

La vie (horreur) en Célinémascope

Plus sobre, mais avec autant d'acidité dans le propos, que Venise-en-Québec (le séjour londonien lui aura été bénéfique), Olivier Choinière frappe, avec La félicité, en plein dans le mille. Et pour une fois, le texte est servi par une mise en scène sobre et discrète de Sylvain Bélanger -- enfin un metteur en scène qui se met au service du texte, et non l'inverse, et pense au public et non à enfermer celui-ci dans sa tête, comme tel qui encore récemment sévissait à Ottawa.

On passe de l'absurde célinolâtrie, et de ses rituels obligés -- les stades et non plus les églises se remplissent désormais de fidèles -- à l'horreur du fait divers, dont les médias, et, las, nous aussi, font leur miel. Le temps d'une chanson, le temps d'un cri. S'y même l'aliénation du travail et de l'univers carcéral professionnel. Caro, le personnage principal, est-elle vraiment l'oracle de notre monde ? on peut le craindre.

Efficace également la troupe de comédiens, qui arrivent à nous faire oublier l'exigüité de la scène; à signaler le jeu subtil de Muriel Dutil, dont le moindre battement de paupière suggère un monde.

En un mot, une excellente façon de passer, soulignons-le fort économiquement, une soirée à la fois sensible et intelligente.

Merci à La licorne.

Théâtre La Licorne

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